"Le confédéralisme apportera une nouvelle dynamique à la Wallonie" (Peter De Roover, N-VA)

"Le confédéralisme apportera une nouvelle dynamique à la Wallonie" (Peter De Roover, N-VA)

 

Le chef de groupe N-VA à la Chambre, Peter De Roover, veut convaincre les francophones des vertus du confédéralisme, un édifice institutionnel qui devrait être assorti d’une coupole belge. Il ne ferme la porte à aucune alliance future, sauf avec le PS. Sur le climat enfin, il invite au réalisme.

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Durant quelques jours, en décembre 2018, c’était lui, la voix de la N-VA. Pendant tout le bras de fer autour du pacte de Marrakech, Peter De Roover, chef de groupe à la Chambre, est resté inflexible: pas question d’apposer la signature de la N-VA en bas de ce pacte. Ce qui a conduit, comme on sait, à la chute du gouvernement Michel et aux affaires courantes jusqu’au 26 mai.

Peter De Roover est un économiste de formation, pour qui la politique est une vocation tardive. Certes, il a milité brièvement au sein de la Volksunie dans les années 1980, le parti pour lequel son père avait déjà été mandataire politique. Il lui a ensuite fallu 25 ans pour se laisser convaincre, en 2014, de quitter le Mouvement flamand (Vlaamse Volksbeweging), dont il était jusque-là une des figures de proue, et faire le grand saut dans la politique. Un choix qu’il ne regrette en rien. "Je suis content de l’avoir fait et content aussi de ne pas l’avoir fait trop tôt", lance-t-il en nous accueillant dans les salons feutrés de la Chambre. "C’est très bien pour un politicien d’avoir une expérience professionnelle en dehors de la politique. Je ne pourrais pas m’imaginer passer une vie entière à siéger au Parlement. Dix ou quinze ans me semblent plus qu’assez."

Son passage au Mouvement flamand vaut à Peter De Roover une étiquette de "dur" au plan communautaire. Une image que l’intéressé tient toutefois à nuancer. "Je pense que l’autonomie est une chose nécessaire pour la Flandre et la Wallonie. Mais je suis aussi un pragmatique. Vous pouvez penser ce que vous voulez, mais une fois que vous êtes en politique, il faut se concentrer sur ce qui est réalisable. Nous ne sommes pas des révolutionnaires. Nous nous inscrivons dans la logique de la démocratie parlementaire, c’est la seule arme que nous utilisons pour poursuivre nos objectifs."

Une de ces armes, c’est la révision de la Constitution. Mardi dernier, la N-VA a suggéré de soumettre à révision l’ensemble des articles de la loi fondamentale. "Comme nous ne sommes plus tenus de rechercher un consensus préalable au sein du gouvernement, nous pouvons pleinement avancer dans nos revendications. Nous n’allons pas pratiquer l’autocensure en omettant de soumettre certains articles à révision et risquer de perdre ainsi cinq années supplémentaires."

Reste que le confédéralisme demeure un concept nébuleux pour le commun des mortels. Pas facile de vendre cela à l’électeur. Ici aussi, Peter De Roover se veut pragmatique. "Il subsiste chez certaines personnes un lien émotionnel avec la Belgique. Il faut en tenir compte. Ensuite, il y a la dette, l’armée et Bruxelles qui sont autant d’éléments communs à tous les Belges. C’est pourquoi une coupole confédérale offre un certain nombre d’avantages. Ce qui n’enlève rien au fait que les deux grandes communautés du pays doivent pouvoir disposer de leur propre autonomie. Pas seulement pour une question de principe, mais aussi pour une question de transparence de la gouvernance."

Pour Peter De Roover, les rigidités qui freinent bon nombre de réformes socio-économiques sont à mettre en rapport direct avec une structure étatique qu’il juge "caduque". "Un exemple: si vous voulez introduire un deuxième pilier de pension pour les fonctionnaires, c’est une décision qui relève du fédéral. Mais la facture pour les fonctionnaires régionaux et communautaires atterrira auprès des entités fédérées. Il faut remédier à ces frictions entre les différents niveaux de pouvoir."

 

Quid de Bruxelles?

 

Et Bruxelles dans tout ça? Pour le chef de groupe N-VA, Bruxelles ne doit pas nécessairement renoncer à toutes ses attributions. "Dans notre modèle confédéral, Bruxelles conserve toutes ses compétences territoriales ou régionales au sein d’institutions bruxelloises spécifiques. Mais comme il s’agit de la capitale d’une confédération, on y superpose une coupole où Flamands et Francophones se rencontrent et veillent ensemble sur Bruxelles."

Peter De Roover s’interrompt quelques minutes pour saluer son vieil ami de toujours, Jan Jambon. Ensemble, ils formaient un tandem de choc à la tête du Vlaamse Volksbeweging dans les années nonante, lorsqu’ils sillonnaient la Flandre pour prêcher la parole nationaliste.

Reste un obstacle de taille pour les nationalistes flamands, c’est de convaincre les francophones des vertus du confédéralisme. "Je sais que le confédéralisme est souvent perçu comme un projet flamand. À tort, selon moi. Je pense – et je pèse mes mots, car je ne veux surtout pas paraître insultant – qu’il y a un manque de confiance en soi côté francophone. L’autonomie peut procurer à la Wallonie une nouvelle dynamique. Je crois à la responsabilisation. Le confédéralisme est un projet positif et je n’ai jamais compris pourquoi les Wallons, pour assurer leur bien-être, estiment ne pas pouvoir se passer de la Flandre. Le confédéralisme, ce n’est pas un gain pour la Flandre et une concession pour les francophones. Ce n’est pas non plus une mise sous tutelle de la Wallonie par la Flandre. Je dis aux Wallons: ayez confiance en vous."

"Nos relations mutuelles ont tout à y gagner. Ces cinq années passées à la Chambre n’ont fait que me conforter dans l’idée qu’il y a moyen de s’entendre de manière optimale avec les Francophones ou les Wallons. Il n’y a entre nous aucune espèce d’animosité. Il s’agit simplement de se respecter mutuellement dans notre spécificité politique. On parle bien de structures politiques, pas d’établir des frontières économiques, culturelles ou familiales. Regardez la Wallonie et la France: ce sont deux structures politiques différentes et, pourtant, je n’ai pas l’impression que les Wallons et les Français ne s’entendent pas…"

Peter De Roover fait partie de ceux qui, au sein de son parti en 2014, n’étaient pas a priori favorables à une mise sous cloche des revendications institutionnelles au profit d’un engagement dans un programme socio-économique avec le MR. C’est ce qu’on appelait à l’époque le "virage Bracke" (de bocht van Bracke), du nom du président de la Chambre Siegfried Bracke, N-VA également et qui plaidait pour une mise en veilleuse de l’institutionnel. "Il n’y avait à l’époque tout simplement pas de partenaire pour avancer dans cette direction, admet De Roover. Dès lors, fallait-il se replier, bouder dans son coin et laisser le champ libre aux autres? Tant que le niveau belge est prépondérant, c’est un handicap structurel, mais ce serait encore plus pénalisant de ne pas y participer. Mieux vaut une Belgique où la N-VA est aux affaires qu’une Belgique sans la N-VA."

C’est pour cela que la N-VA vote aujourd’hui au Parlement des textes élaborés auparavant avec les partenaires de la "suédoise". Une position avec un pied dedans, un pied dehors qui ne semble pas perturber le chef de groupe. "Dès lors que nous avons été mis sur la touche dans un dossier qui nous semblait important, celui de la migration, nous ne sommes plus liés par ce gouvernement. Nous avons été littéralement poussés dehors. Ce qui ne signifie pas que le projet socio-économique de la suédoise mérite d’être jeté aux orties. Au contraire. La seule différence est qu’aujourd’hui, le centre de gravité politique a basculé du côté du Parlement. Sur certains dossiers, nous ne nous sentons plus liés par la solidarité gouvernementale, puisque celle-ci a été rompue par nos anciens partenaires. Sur d’autres dossiers qui nous tiennent à cœur, nous soutenons l’ancienne majorité."

Est-ce à dire que la N-VA privilégie une reconduction de la "suédoise" après le 26 mai? Peter De Roover se garde bien d’avancer sur ce terrain. "C’est une option, mais ce n’est pas la seule. La collaboration que nous avons eue avec nos partenaires n’a pas toujours été facile, mais c’est une configuration politique qui nous a permis de fournir du bon travail. Nous n’allons pas nous enfermer dans un ou deux scénarios. Nous sommes ouverts à beaucoup d’options et la voix de l’électeur sera déterminante à cet égard."

Même avec le PS? "Même avec le PS, répond Peter De Roover, mais ce sera alors uniquement pour négocier une réforme institutionnelle. Le modèle de société du PS, que je respecte du reste puisque nous sommes en démocratie, se situe aux antipodes de celui de la N-VA. Se mettre à table avec le PS autour d’un projet socio-économique ne sera pas possible."

 

Réalisme climatique

 

C’est peu dire que l’irruption de la thématique du climat a pris de court les partis traditionnels, y compris la N-VA qui avait orienté sa campagne sur l’économie et les questions d’identité. Le chef de groupe tient toutefois à dédramatiser les choses. "Nous ne sommes en rien gênés par la tournure prise par les événements autour du climat. Au contraire, c’est un très beau thème qui nous permet de déployer pleinement notre projet de société. Ecolo-Groen donne l’impression de jouer à domicile sur la question du climat. Mais je constate que dès lors qu’on parle chiffres, de qui va payer, etc., le discours des Verts atteint vite ses limites. La N-VA peut apporter la voix de la raison dans ce débat. Ce qui signifie: oui, le climat est un thème fondamental, mais non, nous n’allons pas accorder des chèques en blanc pour résoudre le problème. Nous misons sur l’optimisme du progrès technologique et non sur l’appauvrissement, les interdits, la peur ou la culpabilisation. La demande mondiale d’énergie ne fera qu’augmenter. Si elle devait diminuer, on irait vers l’appauvrissement collectif. Le tout est de pouvoir proposer de l’énergie propre. Et je pense qu’une bonne partie de la population est prête à nous suivre dans cette direction."

Ce discours suffira-t-il à convaincre les jeunes qui manifestent pour le climat et qui se sont montrés fort déçus de ne pas avoir été reçus par Bart De Wever à Anvers? De Roover: "Je comprends parfaitement les jeunes. Il y a toujours eu une tension entre idéalisme et réalisme. Il est normal que les jeunes soient idéalistes. J’ai aussi eu 17 ans et c’est très bien que ceux qui ont 17 ans pensent comme des gens de 17 ans. Mais à un moment donné, il faut aborder les choses de manière réaliste. À défaut, on n’arrivera pas à des solutions praticables. Le pont entre le rêve et la solution, c’est le réalisme que nous préconisons."

Autre caillou dans la chaussure de la N-VA, le dossier des visas humanitaires accordés par l’ancien secrétaire d’État à l’asile Theo Francken. "Ce sera à l’électeur de se prononcer. Theo Francken s’est concentré sur un groupe spécifique, les chrétiens d’Orient, qui sont hautement menacés. C’est une démarche que nous appuyons. Mais il faut aussi tenir compte du fait que dans une zone de guerre, on ne peut pas s’appuyer sur des structures solides, ce qui a permis à des personnes mal intentionnées d’en tirer profit. Francken a pris un risque, mais il a surtout permis de sauver des centaines de personnes d’une mort quasi certaine. S’il n’avait rien fait, il n’aurait rien fait de mal non plus."

 

Destexhe et le MR

 

Depuis peu, la N-VA semble avoir un petit frère du côté francophone en la personne d’Alain Destexhe, qui vient de claquer la porte du MR pour créer, selon ses propres mots, une "N-VA francophone". De là à appeler à voter Destexhe, il y a un pas, estime Peter De Roover. "Alain Destexhe est un concurrent comme un autre, puisque nous aussi, nous nous présentons à Bruxelles. Il devra faire ses preuves comme tout le monde et nos rapports futurs dépendront des résultats qu’il parviendra à engranger."Alain Destexhe entend combler l’absence assez remarquable d’un parti conservateur classique en Belgique francophone. De Roover convient qu’il s’agit d’une certaine anomalie. "C’est étrange, en effet. Quand on parle de droite en Wallonie, on tombe rapidement dans l’extrême droite et le populisme, ce qui est encore autre chose que le conservatisme. Nous sommes parfois étonnés de constater à quel point le MR se positionne à gauche sur certains thèmes. Nous sommes convaincus qu’ils passent ainsi à côté d’un potentiel électoral en Wallonie et je sais qu’un certain nombre de collègues du MR à la Chambre pensent la même chose. Vu de Flandre, le MR est un parti centriste. Si le MR est le plus à droite parmi les partis traditionnels en Belgique francophone, c’est la preuve qu’on est bien en présence de deux démocraties."

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In december 2018 was hij dé stem van de N-VA. Gedurende de hele crisis rond het Marrakech-pact was Peter De Roover, fractieleider in de Kamer, onvermurwbaar: de N-VA zou het pact onder geen beding ondertekenen. Dat leidde, zoals we weten, tot de val van de regering Michel en een regering in lopende zaken tot 26 mei.

 

Peter De Roover is econoom van opleiding, en iemand voor wie de politiek een late roeping was. De eerlijkheid gebiedt ons om te zeggen dat hij kort lid is geweest van de Volksunie in de jaren 1980, de partij waarvoor zijn vader ook een politieke mandataris was geweest. Het duurde vervolgens 25 jaar eer Peter De Roover overtuigd kan worden om in 2014 de Vlaamse Volksbeweging te verlaten, waar hij één van de leidende figuren was, en de sprong te wagen in de politiek. Een keuze waar hij absoluut geen spijt van heeft. "Ik ben blij dat ik het gedaan heb en ik ben blij dat ik het niet te snel gedaan heb", zegt hij terwijl hij ons verwelkomt  in de salons van de Kamer. "Het is zeer goed dat een politicus professionele ervaring heeft buiten de politiek. Ik kan me niet voorstellen dat ik een heel leven in het Parlement zou zitten. Tien of vijftien jaar lijken me meer dan genoeg. "

 

Zijn tijd bij de Vlaamse beweging leverde Peter De Roover de reputatie op 'hard' te zijn op de communautaire thema’s. Een beeld dat hij graag wil nuanceren. "Ik denk dat autonomie noodzakelijk is voor Vlaanderen en Wallonië. Maar ik ben ook een pragmaticus. Je kan denken wat je wilt maar als je eenmaal in de politiek bent, moet je focussen op wat haalbaar is. Wij zijn geen revolutionairen. We zijn onderdeel van de logica van de parlementaire democratie, en dat is het enige wapen dat we gebruiken om onze doelen na te streven. "

 

Een van deze wapens is de herziening van de Grondwet. Afgelopen dinsdag stelde de N-VA voor om alle artikelen van de Grondwet voor herziening vatbaar te verklaren. "Omdat we niet langer verplicht zijn om consensus te bereiken in de regering, kunnen we onze eisen ten volle naar voren schuiven. We gaan onszelf niet censureren door bepaalde artikelen niet in te dienen voor herziening en het risico te lopen om nog eens vijf jaar te verliezen. "

 

Toch blijft confederalisme een vaag concept voor gewone stervelingen. Dat is niet gemakkelijk om aan de kiezer te verkopen. Ook hier wil Peter De Roover pragmatisch zijn. "Sommige mensen hebben nog steeds een emotionele band met België. Daar moet rekening mee worden gehouden. Dan is er nog de schuld, het leger en Brussel, die alle Belgen gemeenschappelijk hebben. Dit is de reden waarom een ​​confederale koepel een aantal voordelen biedt. Dat neemt niet weg dat de twee grote gemeenschappen in dit land hun eigen autonomie moeten hebben. Dat is niet alleen een principekwestie, maar ook een kwestie van transparantie van bestuur. "

 

Voor Peter De Roover dient de starheid die vele sociaaleconomische hervormingen belemmert rechtstreeks in verband gebracht te worden met een staatsstructuur die hij als kaduuk bestempelt. "Eén voorbeeld: als je een tweede pensioenpijler voor ambtenaren wilt invoeren, is dat een federale beslissing. Maar de rekening voor de ambtenaren van de deelstaten komt bij die deelstaten terecht. We moeten remediëren aan de fricties tussen de verschillende machtsniveaus."

 

 

 

Quid Brussel?

 

En wat met Brussel? Voor de N-VA fractieleider hoeft Brussel niet al zijn bevoegdheden op te geven. "In ons confederaal model behoudt Brussel alle territoriale of regionale bevoegdheden binnen specifieke Brusselse instellingen. Maar aangezien het de hoofdstad van een confederatie is, zetten we er een koepel over waar Vlamingen en Franstaligen elkaar treffen en samen zorgen voor Brussel. "

 

Peter De Roover pauzeert een paar minuten om zijn oude vriend Jan Jambon te begroeten. Samen vormden ze een duo in de Vlaamse Volksbeweging. Tijdens de jaren negentig toerden ze heel Vlaanderen af om het Vlaams-nationale verhaal te vertellen.

 

Een belangrijk obstakel voor  de Vlaams-nationalisten is om de Franstaligen te overtuigen van de voordelen van confederalisme. "Ik weet dat confederalisme vaak wordt gezien als een Vlaams project. Naar mijn mening ten onrechte. Ik denk - en ik weeg mijn woorden, want ik wil vooral niet beledigend klinken - dat er een gebrek aan zelfvertrouwen is aan Franstalige kant. Autonomie kan Wallonië een nieuwe dynamiek geven. Ik geloof in verantwoordelijkheid. Confederalisme is een positief project en ik heb nooit begrepen waarom de Walen, om hun welzijn te garanderen, het gevoel hebben dat ze niet zonder Vlaanderen kunnen. Confederalisme is geen winst voor Vlaanderen en een toegeving voor Franstaligen. Het is evenmin een voogdijschap van Wallonië door Vlaanderen. Ik zeg tegen de Walen: heb vertrouwen in jezelf. "

 

"Onze onderlinge relaties hebben er alles bij te winnen. De vijf jaar die ik heb doorgebracht in de Kamer hebben me alleen maar versterkt in het idee dat we een goede verstandhouding kunnen hebben met de Franstaligen.. Er is geen enkele vijandigheid tussen ons. Het gaat gewoon om respect te hebben voor elkaars politieke specificiteit. We hebben het over politieke structuren, niet over het vaststellen van economische, culturele of familiale grenzen. Kijk naar Wallonië en Frankrijk: het zijn twee verschillende politieke structuren en toch heb ik niet de indruk dat de Walen en de Fransen het niet met elkaar kunnen vinden ... "

 

Het Belgisch niveau telt

 

Peter De Roover is één van de NV-A’ers die in 2014 niet a priori te vinden was voor het in de koelkast steken van institutionele eisen in ruil voor een overeenkomst over een socio-economisch programma met de MR. Dit werd destijds bekend als de Bocht van Bracke, vernoemd naar Kamervoorzitter Siegfried Bracke, die pleitte voor een bevriezing van het institutionele. "In die tijd waren er gewoonweg geen partners om die richting uit te gaan", bekent De Roover. "Moesten we ons dan terugtrekken, in een hoekje  gaan mokken en het veld open laten voor anderen? Zolang het Belgisch niveau overheersend is, blijft er een structurele handicap bestaan, maar het zou nog meer kwaad doen indien we er niet aan deel zouden nemen. Beter  een België waar de N-VA aan deelneemt dan een België zonder de N-VA. "

 

Dat is de reden waarom de N-VA vandaag in het Parlement meestemt over teksten die eerder zijn opgesteld binnen de Zweedse coalitie. De huidige positie waarbij de partij met één voet binnen en één voet buiten de regering staat stoort de fractieleider niet. "Vanaf het moment dat we buiten spel gezet zijn in een dossier dat voor ons belangrijk was, namelijk migratie, waren we niet langer gebonden door deze regering. We werden letterlijk naar buiten geduwd. Dit betekent niet dat het Zweedse socio-economische project naar de prullenbak verwezen moet worden. Integendeel. Het enige verschil is dat het politieke zwaartepunt vandaag naar het parlement is verschoven. Voor bepaalde kwesties voelen we ons niet langer gebonden aan regeringssolidariteit, omdat deze door onze voormalige partners is verbroken. Over andere zaken die voor ons belangrijk zijn, steunen we de oude meerderheid. "

 

Betekent dit dan dat de N-VA voorstander is van een voorzetting van de Zweedse coalitie na 26 mei? Peter De Roover loopt niet vooruit op de feiten. "Het is een optie, maar het is niet de enige. De samenwerking die we met onze partners hebben gehad, is niet altijd gemakkelijk geweest, maar het is een politieke opstelling die ons in staat heeft gesteld goed werk af te leveren. We gaan ons niet in een of twee scenario’s laten opsluiten. We staan ​​open voor veel opties en de stem van de kiezer zal doorslaggevend zijn. "

 

Zelfs met de PS? "Zelfs met de PS, reageert Peter De Roover, maar het zal dan alleen maar zijn om te onderhandelen over een institutionele hervorming. Het maatschappijmodel van de PS, dat ik respecteer want we leven in een democratie, bevindt zich aan de andere kant van het spectrum dan dat van de N-VA. Rond de tafel zitten met de PS over een socio-economisch project zal niet mogelijk zijn. "

 

Klimaatrealisme/ecorealisme

 

Het is een understatement om te zeggen dat het actuele klimaatthema de traditionele partijen heeft overgenomen, waaronder de N-VA, die haar campagne georiënteerd had op economie en identiteit. De fractieleider wil echter de zaken relativeren. "Wij vinden het niet erg dat klimaat nu bovenaan de agenda staat. Integendeel, het is een heel mooi thema waarmee we ons maatschappelijk project ten volle in de verf kunnen zetten. Ecolo-Groen geeft de indruk een thuismatch te spelen inzake de klimaatproblematiek. Maar ik zie dat wanneer we het hebben over cijfers, wie zal betalen, enz., het betoog van de groenen snel zijn grenzen bereikt. De N-VA kan de stem van de rede zijn in dit debat. Dat betekent: ja, klimaat is een fundamenteel thema maar nee, we zullen geen blanco cheques geven. We vertrouwen op het optimisme van de technologische vooruitgang en niet op verarming, verboden, angst of schuld. De wereldvraag naar energie zal alleen maar toenemen. Als het zou afnemen, zouden we richting collectieve verarming gaan. Het gaat erom schone energie te kunnen aanbieden. En ik denk dat een groot deel van de bevolking er klaar voor is om ons in deze richting te volgen. '

Zal dit voldoende zijn om jongeren te overtuigen die voor het klimaat betogen en zeer teleurgesteld zijn dat ze niet ontvangen werden door Bart De Wever in Antwerpen? De Roover: "Ik begrijp de jongeren volledig. Er is altijd een spanning geweest tussen idealisme en realisme. Het is normaal dat jongeren idealistisch zijn. Ik ben ook 17 jaar geweest en het is heel goed dat degenen die 17 jaar oud zijn denken als 17-jarigen. Maar op een gegeven moment moet je dingen realistisch benaderen. Anders komen we niet tot praktische oplossingen. De brug tussen droom en oplossing is het realisme dat we bepleiten."

 

Een ander heuvel voor de N-VA, het dossier van de humanitaire visa die door voormalig staatssecretaris voor asiel en migratie Theo Francken zijn verleend. "Het zal aan de kiezer zijn om zich hierover uit te spreken. Theo Francken heeft zich gericht op een specifieke groep, de christenen in het Midden-Oosten, die zeer bedreigd zijn en wij steunen dat voor de volle 100%. We moeten ook rekening houden met het feit dat we in een oorlogsgebied niet kunnen rekenen op solide structuren, wat ervoor gezorgd heeft dat mensen met slechte bedoelingen hiervan hebben geprofiteerd. "Francken nam een risico, maar bovenal redde hij honderden mensen die anders zo goed als zeker de dood als lot hadden. Als je niks doet, kan je ook niks verkeerd doen natuurlijk.”

 

Destexhe en de MR

 

Het lijkt er op dat sinds kort de N-VA een klein broertje aan Franstalige kant heeft gekregen, dit in de persoon van Alain Destexhe die onlangs de deur van de MR heeft dichtgeslagen om, in zijn eigen woorden, een "Franstalige N-VA" te creëren. “We gaan zeker niet oproepen om voor Destexhe te stemmen” meent Peter De Roover: "Alain Destexhe is een concurrent als alle andere aangezien we ook in Brussel opkomen. Hij zal zichzelf moeten bewijzen, zoals iedereen, en onze toekomstige relaties zullen afhangen van de resultaten die hij zal boeken. "

 

Alain Destexhe is van plan de - vrij opmerkelijke - afwezigheid van een conservatieve klassieke partij in Franstalig België op te vullen. De Roover is het ermee eens dat dit een zekere anomalie is. "Het is inderdaad raar. Wanneer we het hebben over ‘rechts’ in Wallonië, komen we al snel uit bij extreemrechts en populisme, wat nog steeds iets anders is dan conservatisme. We zijn soms verbaasd om te zien hoe links de MR zich op bepaalde thema’s positioneert. We zijn ervan overtuigd dat ze zo verkiezingspotentieel in Wallonië mislopen en ik weet dat een aantal collega's in de Kamer hetzelfde denken. Gezien vanuit Vlaanderen is de MR een centrum-partij. Als de MR de meest rechtse is van de traditionele partijen in Franstalig België, is dit het bewijs dat we in twee democratieën leven. '

 

 

Verschenen in L'Echo op 16 maart 2019 en hier geplaatst op 18 maart 2019. 

Foto: Cédric Gerbehaye

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